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BIM - Fragilisé depuis la crise économique de 2008, le marché de la construction peine à trouver un nouveau souffle. Une analyse des résultats de la période février 2019 - avril 2019 suffit à illustrer cette méforme. D'après les chiffres relayés par le gouvernement, le nombre d'autorisations de construire a baissé de 2 points sur la période évoquée par rapport aux trois mois antérieurs. Les constructions de logements individuels et collectifs ont également baissé respectivement de 1,7 point et de 2,2 points. Enfin, de mai 2018 à avril 2019, les pouvoirs publics ont constaté une diminution du nombre de constructions. Sur la période citée, on dénombre 42 200 logements de moins par rapport aux douze mois précédents.

Toutefois, d'importantes nouveautés laissent penser que le secteur de la construction est en train de se réinventer. À ce propos, il se pourrait bien que le BIM (Building Information Modeling) soit à l'origine de changements conséquents dans le secteur. Le BIM est un processus qui fait intervenir tous les acteurs d'un projet de construction.

Associé à une maquette, le BIM a pour objectif d'optimiser la façon de construire, la gestion et l'entretien des bâtiments.  Mais alors, quels changements la démocratisation du BIM va-t-elle induire sur le marché de la construction ? 

Building Information Modeling (BIM) : Présentation d’un fonctionnement révolutionnaire 

Plutôt récent, le BIM sera certainement à l'origine de nombreuses mutations dans le secteur de la construction. Afin d'appréhender au mieux ce processus, il est primordial que les entreprises assimilent parfaitement cette méthodologie et son fonctionnement.

 

Concrètement, le BIM, qu'est-ce que c'est ?

Le BIM est un acronyme anglais employé pour « Building Information Modeling ». On pourrait traduire ces termes en français par « Modélisation des Informations du Bâtiment ». Le BIM est un processus collaboratif conçu et organisé autour d'une maquette. Cette dernière est interactive et conçue grâce à tous les intervenants d'un projet de construction. Chaque acteur apporte des informations pour créer une maquette aussi réaliste que possible. Idéal pour déceler en amont d'éventuels problèmes et donc optimiser la construction des bâtiments, le BIM devrait modifier le visage du secteur de la construction. Très structurant, cette méthodologie remet en cause les manières de penser, de fonctionner et de communiquer. 

Si le BIM tend à créer des processus de constructions plus sains, plus sécurisés et plus économiques, les moyens demandés pour sa mise en place sont conséquents. En effet, en plus de logiciels coûteux, les frais de formations, et les éventuelles embauches représentent des coûts non négligeables pour les entreprises du secteur. À titre informatif, il est important de savoir que plusieurs solutions existent pour se former. Par exemple, l’ESTP est à l'origine de la création d'un cursus spécifique : le Master « BIM Manager ». 

Si le plan de transition numérique prévoyait initialement de rendre obligatoire le BIM dans les bâtiments publics en 2017, dans la pratique les pouvoirs publics ont accordé une marge de manoeuvre supplémentaire aux différents acteurs. Toutefois, les pouvoirs publics conseillent fortement la mise en place du BIM.

 

Comment cela fonctionne ?


Les nouveautés portées par le BIM entraînent inexorablement des erreurs et des approximations. Ainsi, le BIM est parfois réduit au rang de simple logiciel. C'est une erreur majeure, car même si le BIM fait intervenir des outils technologiques, il doit être appréhendé comme un processus, une méthodologie de travail. C'est d'ailleurs en cela qu'il est assimilable à une révolution. Toutefois, au centre de son processus, le BIM utilise effectivement une maquette 3D. 

Au stade ultime du BIM, chaque corps de métier intervient sur une seule maquette. L'objectif est simple : détecter en amont d'éventuelles frictions entre les intervenants, réduire les coûts de construction et créer un outil qui facilitera la gestion courante et la maintenance des ouvrages.

Les différents niveaux du BIM


Afin d'évaluer à quel point le potentiel du BIM est exploité, plusieurs niveaux ont été imaginés. Ces niveaux hiérarchisent en quelque sorte les stades de collaboration. Aussi appelés niveaux de maturité, ces stades correspondent aux étapes qui doivent mener au BIM collaboratif. Imaginés sur le marché du Royaume-Uni, ces niveaux semblent s’appliquer à l’échelle mondiale. 

Le Niveau 0 

Stade le moins avancé, le niveau 0 est atteint lorsque des maquettes 2D différentes sont utilisées par les intervenants. Ce niveau ne présente aucune dimension collaborative ou interactive. À ce stade, les entreprises ne mettent aucun élément en commun. Il est ainsi possible que les unités, les couleurs, et d'autres éléments ne soient pas identiques sur les différentes maquettes. Évidemment, aucun effet bénéfique du BIM ne se fait ressentir. 

Le Niveau 1 

Le niveau 1 n'exploite pas non plus la totalité du potentiel du BIM . À ce stade, les professionnels utilisent des maquettes 3D, mais sous-exploitent encore très largement le potentiel porté par le côté collaboratif du processus. Toutefois, il faut que les données soient structurées. Ces dernières doivent répondre à certaines normes. 

Le Niveau 2

Avec le niveau 2, le côté collaboratif commence enfin. Même si chaque acteur conçoit une maquette 3D de manière individuelle, le partage des informations fait l'objet d'une structuration. Cela permet la réalisation à terme d'un modèle unique et accessible pour tous. Avec ce niveau, il est possible de constater des conflits, notamment en ce qui concerne la circulation des fluides, avant le lancement du chantier. Le BIM commence à être vraiment efficace. 

Le Niveau 3 

Considéré par certains comme le seul stade digne du BIM, le niveau 3 implique d'adopter une méthodologie de travail réellement collaborative. À ce stade, la maquette est censée être dans un endroit, stockée sur un serveur. Au niveau 3, les intervenants travaillent sur la même maquette. En plus d'être collaboratif, ce niveau implique des interactions. Ces dernières permettent de déceler des conflits touchant par exemple à la structure de l’ouvrage. Elles facilitent également la gestion future de la construction. Toutefois, cela pose des problèmes notamment en matière de propriété intellectuelle. 

Madame Pascale Laire, Directrice nationale de prescription pour les solutions de chaufferie du groupe Atlantic, estime qu'en France le BIM est actuellement au niveau 1, mais que l'on se rapproche du niveau 2 : « Compte tenu des technologies actuelles, il est pour l'instant difficile d'atteindre le niveau 3. Afin d'aller vers plus de collaboration, il est primordial de promouvoir l’intérêt du BIM. C’est le seul moyen pour que toute la filière adopte une démarche commune». 

 

Linkedin-construction 

Le BIM : Ce que cette méthodologie va vraiment changer

 

Des économies sur le long terme


L’adoption du processus BIM à un niveau élevé (niveau 2 minimum)  permettra aux différents acteurs de réaliser des économies. En travaillant sur une maquette commune et de manière collaborative, chaque intervenant pourra prévoir très précisément la quantité de matières premières nécessaire à la réalisation de l'ouvrage ainsi que les potentiels conflits pouvant intervenir entre les différents lots techniques. Par ailleurs, et même si ce nouveau processus ainsi que les logiciels supports  aideront à prévoir plus précisément les besoins nécessaires à la réalisation d’un projet, le rôle de l’économiste devrait rester primordial. Ce dernier pourrait même avoir encore plus de responsabilités dans la réussite des projets.  

Le BIM permettra donc de gagner du temps en phase conception et exécution du projet mais également dans la gestion et l’exploitation du bâtiment achevé.  

Toutefois, compte tenu des investissements importants qu’il faut consentir pour mettre en place le BIM, ces économies se ressentiront plutôt sur le long terme.    

Un gain de temps considérable et une gestion optimale

Le véritable intérêt du BIM est de faire gagner du temps à tous les intervenants. Ces gains de temps représentent en cumulé un nombre d’heures important. Tout d'abord, en réunissant sur une même plateforme les différents intervenants d'un projet, la détection de conflits peut intervenir en amont du chantier. Par exemple, si un professionnel constate un problème entre la structure et la circulation de certains fluides, le traitement de ce dernier pourra intervenir avant la mise en chantier. 

De plus, travailler avec le BIM simplifiera également la gestion et la maintenance des bâtiments. Grâce notamment aux objets connectés, il sera possible d'identifier rapidement un élément à changer. Il sera également possible de remplacer un produit avant qu'il ne tombe en panne. Grâce à une gestion optimisée, la durée de vie des bâtiments pourrait s'allonger. 

Madame Laire a été à l'initiative du lancement du BIM pour le groupe Atlantic en 2015. Pour elle, les bénéfices de cette nouvelle méthodologie de collaboration sont remarquables : « Chaque acteur a intérêt à adopter cette manière de fonctionner. D'ailleurs, pour les clients d’Atlantic qui ont déjà opté pour le BIM, une meilleure maîtrise de leur chantier a été enregistrée. » 

Que faut-il retenir du BIM ?


Indéniablement, l'essor du BIM entraîne de profondes mutations dans le secteur de la construction. Ces évolutions devraient être bénéfiques pour les différents acteurs et pour le secteur dans son ensemble. Remettant en cause les fondamentaux et les manières de fonctionner des acteurs du secteur, le BIM est assimilable à une révolution. Il faudra cependant que les entreprises investissent et croient dans ce processus pour que ces changements bénéfiques s’opèrent. Aujourd'hui, la machine est en route. Il faut désormais que tous les acteurs s'approprient le BIM afin que toute la filière adopte la même démarche. C'est la condition sine qua non pour que cela soit véritablement profitable.

 

 

BIM

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